INDOCHINE – CORÉE – ALGÉRIE – TUNISIE – MAROC – OPÉRATIONS EXTÉRIEURES
CONTEXTE
La guerre d’Indochine débutée dans le délicat contexte de la reconstruction de la France après la 2ème guerre mondiale fut souvent reléguée au second plan des préoccupations des français. Cette guerre coloniale de 8 ans est un épisode historique de grande importance et représente le premier feu de l’incendie de la décolonisation.
On ne saurait ici bien sûr retracer cette histoire qui s’étend sur près d’un siècle et qui fut passablement complexe et mouvementée. Seulement en rappeler les grandes lignes et, les liens qui se sont autrefois tissés entre la France et les trois pays, Viêt Nam, Cambodge et Laos, rassemblés alors dans ce qui fut l’Union indochinoise.
ORIGINES
A partir de 1905, l’Indochine représente un ensemble de possessions et protectorats français qui englobe les états actuels du Vietnam, du Cambodge, et du Laos conquis entre 1858 et 1896. La Cochinchine d’alors (partie méridionale du Vietnam – Delta du Mékong) est une colonie tandis que l’Annam (Vietnam centre), le Tonkin (Vietnam du nord), le Cambodge et le Laos sont des protectorats.
Les Français sont peu nombreux en Indochine, qui est surtout une zone d’exploitation économique, grâce à ses nombreuses matières premières (hévéa, minerais, riz, etc.).
Sur le plan financier, la colonisation française en Extrême-Orient est un succès. La balance commerciale de l’Indochine est bénéficiaire au début du XXe siècle et son économie connaît un « boom » dans les années 1920. Elle est alors considérée comme la « perle de l’empire ». La France développe les systèmes de santé et d’éducation dans les trois pays indochinois, mais la société reste cependant très inégalitaire. Les indigènes, malgré le développement d’une bourgeoisie locale, demeurent placés dans une situation d’infériorité et beaucoup connaissent des conditions de travail très dures.
Sur le plan politique, la période coloniale se traduit par un profond affaiblissement des monarchies locales. La monarchie vietnamienne ne règne que symboliquement sur un territoire divisé. Au Cambodge, le roi est au contraire le principal référent de l’unité du pays, tandis que le Laos se constitue progressivement en tant que véritable État-nation.
Tout au long de l’histoire de l’Indochine française, l’ordre colonial fait face à des soulèvements périodiques. Dans l’entre-deux-guerres, l’indépendantisme — principalement vietnamien — regagne en puissance, au profit notamment des communistes locaux. Pendant de la Seconde Guerre mondiale, l’Indochine est occupée par le Japon tout en restant jusqu’au bout fidèle à la France de Vichy. En mars 1945, craignant un débarquement allié, les Japonais détruisent l’administration coloniale. Le vide du pouvoir à la fin de la guerre permet ensuite au Việt Minh, de proclamer l’indépendance du Viêt Nam. La France tente alors de reprendre le contrôle de la situation en réorganisant l’Indochine. Cette réorganisation se fait par la création d’une fédération d’états associés de l’Union française . Mais l’échec des négociations avec le Việt Minh débouche, fin 1946, sur la guerre d’Indochine, conflit qui s’inscrit à la fois dans le contexte de la décolonisation et dans celui de la guerre froide.
C’est dès le XVIe siècle que les premiers Européens sont entrés en contact avec ces pays ; d’abord des marchands essentiellement portugais et hollandais à la recherche des épices et d’autres richesses de l’Asie, suivis par des missionnaires, d’abord Portugais puis des Français. Ces missionnaires ont joué un rôle important. Leur présence quasi permanente depuis cette époque a permis la constitution progressive d’une communauté catholique vietnamienne, la plus importante dans cette partie du monde avec celle des Philippines. L’un de leurs apports les plus notables fut le système de latinisation de la langue écrite vietnamienne (le quôcngu), mis au point à des fins d’évangélisation par le père jésuite français Alexandre de Rhodes (XVIIe siècle). Des efforts d’évangélisation ont également lieu entre 1658 et 1700 au Tonkin (Nord du Viêt Nam actuel), en Cochinchine (Sud du Viêt Nam) et au Cambodge. Un autre de ces missionnaires, l’évêque Pierre Pigneau de Behaine, a marqué l’histoire du Viêt Nam en aidant le descendant des princes de Huê (le futur empereur Gia Long), grâce à une petite troupe bien armée de quelques centaines d’aventuriers français, à récupérer son trône contre une insurrection populaire (les Tây-Són) dans les années exactement contemporaines de la Révolution française.
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C’est dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, à l’occasion du conflit entre les Nguyen et les Tây-Son que se nouent les premiers contacts importants avec la France. Les membres de la famille Nguyen sont tous tués, à l’exception du jeune prince Anh âgé de 16 ans, qui obtient l’appui de la France par l’intermédiaire de l’évêque Pierre Pigneau de Behaine. Ce dernier demande l’aide du roi Loius XVI, dont il obtient qu’il s’engage à soutenir Nguyen Anh en échange de la propriété des îles de Hoi Nan,près de Tourane, et Poulo Condor. L’évêque n’obtient cependant pas de troupes et son projet est bloqué. Revenu en Asie du Sud-Est à l’été 1789 et, grâce à des fonds privés, il lève une armée formée d’aventuriers afin d’aider Nguyen Anh pour sa reconquête. Une fois victorieux, Nguyen Anh prend le nom de Gia Long, et devient l’empereur de l’Annam qui demeure à l’époque un État vassal de l’ Empire de Chine.
Par la suite, l’Annam se ferme à l’Occident, avec lequel il ne noue des échanges commerciaux que dans quelques ports. L’empereur Gia Long se méfie en effet des tendances expansionnistes des Européens, et des catholiques de plus en plus nombreux au Viêt Nam. Reconnaissant envers Monseigneur Pigneau de Behaine, il s’abstient cependant d’expulser les missionnaires. En revanche son successeur aura une attitude totalement différente, se montrant hostile au christianisme et interdisant en 1825 l’entrée du pays aux « prêtres étrangers ». Interdiction que les missionnaires ne respecteront pas, continuant clandestinement d’y pénétrer.
En 1835, le père Joseph Marchand, accusé d’avoir participé à une insurrection de chrétiens, est torturé et exécuté. Les milieux catholiques demandent alors au roi des Français Louis-Philippe d’agir contre les persécutions dont sont victimes les chrétiens. Outre les pressions des religieux, pour des raisons qui leur sont propres, les milieux d’affaires et les militaires soutiennent, un projet d’intervention.
Le Royaume-Uni s’est en effet implanté en Chine à la faveur de la première guerre de l’opium2, prenant de l’avance sur la France. La Marine française — qui y voit par ailleurs une occasion de favoriser son développement — souligne notamment l’intérêt stratégique que présenterait la ville côtière de Tourane (actuelle Dà Nang) pour s’implanter en Extrême-Orient, en profitant du déclin de la puissance de la Chine impériale. Mais la Monarchie de Juillet recule finalement devant l’idée d’une intervention militaire.
2. Colonisation de la Cochinchine
Ce fut la présence des catholiques et les persécutions dont ils étaient l’objet de la part des empereurs du Viêt Nam (persécutions dirigées essentiellement non contre la religion en tant que telle, mais contre un groupe politique étranger dangereux pour la sécurité de l’État) qui à la fin des années 1850, sous Napoléon III, servit de prétexte à l’intervention de la France en Indochine. Le souverain français ayant besoin de l’appui des catholiques sur le plan politique se montre sensible à leurs arguments. Les autres objectifs poursuivis étant, en empêchant les Anglais de s’installer dans la région, de construire – selon une formulation de l’époque – “un balcon sur le Pacifique”, d’assurer ainsi le rayonnement de la France et de s’ouvrir une voie terrestre de pénétration vers la Chine et son immense marché potentiel.
Installés d’abord en 1859 à Saigon, les Français vont se rendre maîtres, en quelques années, des provinces du delta du Mékong. Puis, en cette première période “héroïque” de la colonisation, sous l’autorité de ce que l’on a appelé le “gouvernement des amiraux”, sans que l’on puisse parler d’un plan bien déterminé et de vastes desseins clairement conçus, ni non plus que les gouvernements de la métropole, sous l’Empire puis la IIIe République, l’aient vraiment voulu, les Français vont étendre leur domination à l’ensemble des pays indochinois, par une série de coups de mains, d’escarmouches, de batailles et de traités avec les autorités en place, en profitant de leur faiblesse et de leurs dissensions.
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Les amiraux français comme les milieux économiques qui cherchent de nouvelles sources d’approvisionnement, prônent, de manière plus large, une expansion en Asie. Ils souhaitent rattraper l’important retard pris par la France sur le Royaume Uni. Les Britanniques possèdent déjà Hong Kong et multiplient les échanges commerciaux en Chine, alors que les Français tardent à s’implanter dans la région .
Une intervention en Indochine permettrait d’envisager la création d’un « Hong Kong français ».
L’empire d’Annam ne dispose pour se défendre que d’une armée désuète. Il est par ailleurs confronté à de nombreux troubles sociaux, des catastrophes naturelles ayant aggravé l’état de son économie. Le contexte de l’arrivée des Français en Indochine est lié à la révolte des Taiping 1 en Chine, qui affaiblit la dynastie chinois (QING) et permet aux Occidentaux de poursuivre leur implantation en menant la seconde guerre de l’opium. Dès lors, à cause de sa situation intérieure, la Chine ne peut intervenir dans la péninsule indochinoise et porter secours à son vassal annamite.
3. Pause et poursuite de la colonisation
La colonie de la Cochinchine est, dans ses premières années, une pure création de l’impérialisme naval français. Jusqu’en 1879 son administration demeure de la compétence exclusive de la Marine. Les Français ont alors pour priorité de pacifier le territoire, où ils sont confrontés à une guérilla. L’empereur d’Annam pour récupérer les territoires perdus tente en vain d’obtenir un statut de protectorat pour la Cochinchine. Les annexions se poursuivent. La Cochinchine est toujours l’objet d’incursions de troupes annamites, ce qui entraine l’abandon de nombreuses terres. L’organisation et l’exploitation agricole (rizières au sud du Mékong) de cette région en font l’un des principaux moteurs de l’économie indochinoise. L’implantation dans le Sud de la péninsule indochinoise se poursuit.
L’entreprise coloniale en Extrême-Orient marque ensuite une pause pendant plusieurs années car la France est occupée par son intervention au Mexique et par de graves troubles intérieurs (chute de l’Empire pendant la Guerre de 1870, événements Commune de Paris). Il est à noter que les missions d’exploration géographique conduite entre 1866 et 1868 sur le fleuve Mékong, puis sur le Yang Tsé Kiang en Chine, font apparaître l’intérêt pour la France d’obtenir un accès privilégié au Tonkin pour poursuivre son expansion économique.
La conquête de la Cochinchine et l’instauration d’un protectorat au Cambodge, n’exigent pas d’effectifs importants ce qui n’est pas le cas pour la pacification du Tonkin. Cela entraîne une guerre avec la Chine et de durs combats avec des irréguliers, les Pavillons noirs.
Le lieutenant de vaisseau Francis Garnier qui en 1868, avait reconnu l’importance du Tonkin et du fleuve rouge comme voie commerciale avec la Chine, est envoyé à Hanoï en 1873 où il s’empare de la citadelle mais est tué par les Pavillons Noirs. Le gouvernement français préfère évacuer le Tonkin en échange de la renonciation par l’Annam à ses revendications sur la Cochinchine et la garantie de la libre circulation sur le fleuve rouge. Après l’échec de 1873, l’entreprise de conquête, jugée risquée et coûteuse, marque le pas durant quelques années. Pendant cette période la Banque de l’Indochine est créée. Dans un contexte économique difficile (stagnation industrielle) les républicains comme Léon Gambetta et Jules Ferry soutiennent une politique impérialiste permettant à la France de conserver son statut de grande puissance. Les résolutions en faveur d’une annexion du Tonkin ainsi que les escarmouches avec les troupes chinoises et les Pavillons Noirs se multiplient. La rumeur exagère la gravité de ces revers les présentant comme un désastre militaire ce qui provoque une crise boursière et politique appelée « l’affaire du Tonkin ». Le gouvernement Ferry démissionne, des renforts sont envoyés au Tonkin. La France achève de conquérir le territoire vietnamien.
Au Cambodge, les Français, qui jugent le fonctionnement de leur protectorat peu satisfaisant et trop coûteux, décident d’imposer un contrôle plus étroit du gouvernement de Phnom Penh. Le roi Norodom accepte pour sauver son trône de signer une convention qui se traduit par une tutelle renforcée de la France sur la monarchie cambodgienne. Faisant suite aux réformes imposées par les français, début 1885 dans l’ensemble du pays, des soulèvements éclatent. Ils sont réprimés avec l’aide des troupes vietnamiennes. Les Français sont toujours confrontés à des révoltes au Vietnam et en Annam. Jusqu’en1890, les Français et leurs supplétifs vietnamiens ne parviennent qu’à empêcher la concentration des guérillas. Mais, malgré les difficultés que rencontrent les colonisateurs, ils peuvent compter sur le soutien des populations chrétiennes qui sont victimes de massacres commis par les insurgés. Ce n’est qu’à partir de 1890 que la « pacification » commence à remporter de réels succès en Annam et au Tonkin.
4. Création de l’Union indochinoise et ajout du Laos
Aux débuts de la colonisation les Français ne savent pas comment remplacer les monarchies vietnamienne et khmère: protectorat ou administration directe. La solution du protectorat finit par l’emporter. L’Indochine française a été formée dans un souci d’efficacité administrative, mais son unité politique reste cependant à créer. Ce n’est que dans les années 1890 que le fonctionnement de l’Indochine évolue vers une stabilisation politique et économique. Paul DOUMER nommé gouverneur général apporte une cohérence à l’édifice administratif, ainsi que l’impulsion politique qui lui manquait. Il crée les structures administratives de l’Indochine, véritable État colonial, avec des services généraux et leurs annexes dans les différents « pays » qui la composent.
La conquête du Viêt Nam n’est pas achevée. Il reste à annexer à l’Ouest, un vaste territoire formé de pays laotiens et d’États Shan. Cette zone à la fois multiethnique et faiblement peuplée, sans autorité étatique forte depuis le XVIIIe siècle est en effet le théâtre des luttes d’influences entre la monarchie annamite et le Siam (ancien nom de la Thaïlande). La présence des Britanniques en Birmanie met un terme aux velléités françaises de s’étendre dans le pays voisin. Les Français considèrent le Mékong comme une voie d’accès au marché chinois, une confrontation entre la France, le Royaume-Uni et le Siam pourrait avoir lieu aux abords de ce fleuve. Les Français envisagent soit une neutralisation du Siam qui serait transformé en zone tampon entre les colonies françaises et britanniques, soit la mise sous protectorat français de ce même Siam. Finalement en 1896 la France et la Grande Bretagne adopte une déclaration commune neutralisant le Siam et où ils se partagent des zones d’influence et fixent les frontières entre Indochine française et Zone britannique. Le protectorat du Laos est établi en 1899. La France retire aux dynasties annamite et khmère leurs dernières prérogatives. Les monarchies protégées deviennent de simples appareils-relais des structures coloniales françaises. Le partage entre puissances occidentales est terminé et avec quelques accords passés avec le Siam, la Chine, les zones d’influence respectives de la France et du Royaume Uni sont établies en 1907.
En juillet 1898, afin que la colonie ne pèse plus sur les finances de la France, un budget général de l’Indochine est créé : il est alimenté par l’ensemble des impôts indirects, essentiellement par des monopoles (alcool, opium, sel) et par la fiscalité douanière. Paul Doumer assainit les finances, améliore de manière spectaculaire le système fiscal, les infrastructures et les transports. Il décide que la capitale de l’Indochine française sera Hanoï.
À partir de la toute fin du XIXe siècle, l’Indochine est gouvernée selon un système hiérarchisé, où les quatre protectorats et la Cochinchine sont tous sous l’autorité du gouverneur général, qui dépend lui-même, à Paris, du ministère des Colonies. L’Indochine française est divisée en « provinces » dont le rôle correspond approximativement à celui des départements. Chacune est administrée par un chef de province. Le Tonkin compte vingt-quatre provinces, auxquels s’ajoutent quatre territoires sous administration militaire. En Annam on compte quatorze provinces, au Cambodge neuf, au Laos onze et en Cochinchine dix-neuf.
Mais les Français sont peu nombreux en Indochine ce qui se traduit par une présence territoriale très lâche. Dès lors, le système colonial s’appuie largement sur une administration indigène. Les échelons moyens et inférieurs des anciens appareils administratifs sont maintenus, mais incorporés à l’administration coloniale. En Cochinchine le personnel indigène est d’emblée coiffé par des responsables français. Ce n’est qu’à partir du début du XXe siècle que les Indochinois commencent à recevoir des postes exécutifs.
5. Agitation politique au début du XXe siècle
La résurgence de l’indépendantisme vietnamien
C’est parmi des intellectuels ayant vécu l’insurrection contre les Français qu’apparaissent les personnalités (Phan Boi Chau, le Prince Cuong De1) qui portent, au début du XXe siècle, les idées indépendantistes. Ces dernières profitent de l’essor de la presse pour s’exprimer, elles se méfient du militarisme japonais, du traditionalisme et prône la modernisation du Viet Nam (préféré à Annam). La déposition de l’empereur les renforce dans leurs convictions. En 1907 des mouvements insurrectionnels éclatent à Hanoï, en Annam, et en Cochinchine. Des attaques sporadiques et des attentats ont lieu en Indochine, principalement au Tonkin. Ce climat insurrectionnel perdure jusqu’en 1918.
Quand arrive la Grande Guerre (1914-1918), 43.500 indochinois sont envoyés sur le front ; 50.000 autres sont employés comme ouvriers en France. Beaucoup d’entre eux en profitent pour s’initier aux mouvements revendicatifs. Cependant les humiliations imposées aux indigènes par une administration tatillonne et profiteuse sont très mal acceptées. Les mouvements insurrectionnels ne cessent pas. Dans un premier temps, ils prennent une forme traditionnelle et sont parfois appuyés par l’empereur, finalement déposé et exilé. À partir des années 1920, le mouvement bolchevique suscite des émules chez les intellectuels du pays, en relation avec le Komintern (internationale communiste) et le Kuomintang (parti nationaliste chinois). Parmi eux, un chef communiste et anticolonialiste qui restera dans l’Histoire sous son surnom : Ho Chi Minh.
La période intermédiaire (1900-1939)
C’est dans ces années du tournant du siècle que naît vraiment l’Indochine française, avec un système centralisé, un développement économique avec de grands travaux publics – équipement des ports, surtout à Saigon, construction de routes, de ponts (dont le célèbre pont Doumer à Hanoi), de chemins de fer, etc. –, avec la création aussi d’établissements scolaires, universitaires et scientifiques (dont notamment l’École française d’Extrême-Orient). Avec la France s’éloignent les disettes, l’insécurité, les épidémies (variole et choléra), et l’âpreté de la féodalité mandarinale. Mais dans le même temps apparaît une nouvelle société : une bourgeoisie enrichie par le commerce et l’industrie, une classe moyenne formée de fonctionnaires et d’employés liés aux structures coloniales et un prolétariat vivant du travail dans les mines ou dans les plantations d’hévéas qui s’ajoute à la masse paysanne fidèle aux traditions. Malgré ces disparités sociales, grâce au progrès sanitaire, a la paix, à un niveau de vie en augmentation, la population passe de 18 à 23 millions d’habitants entre 1921 et 1936. L’Indochine devient rapidement la seule colonie française véritablement profitable grâce aux exportations de riz et, plus tard, de caoutchouc. Les plantations d’hévéa sont prospères. Des instituts Pasteur voient le jour à Saigon et Nâ Trang, sous l’impulsion du docteur Yersin le découvreur du bacille de la peste. Et c’est dans ce cadre que va s’épanouir, pendant près de cinquante ans, la situation coloniale, malgré le fort ébranlement des années 1930, marquées par la crise économique et le réveil du nationalisme au Viêt Nam, la création du Parti communiste indochinois en 1931 – qui organise la conquête et le contrôle des populations du Tonkin, de l’Annam et de la Cochinchine- , la montée de nouvelles forces sociales que viennent révéler les grèves, les manifestations paysannes. L’entre-deux-guerres vit aussi le développement des idées nationalistes et surtout anticolonialistes avec l’appui du parti communiste et de la SFIO. Des émeutes éclatent. Elles sont réprimées. La conquête s’était faite contre les mandarins. La colonisation a provoqué une mutation de la classe dirigeante et les nouveaux mandarins réclament dès lors leur place dans le système colonial. Pour n’avoir pas su les intégrer, la politique française qui n’a pas su les intégrer pousse une partie d’entre eux dans l’opposition et la révolte.
Contexte en 1939-1940
Si en 1914-1918 les effectifs réduits ont réussi à maintenir le calme en réprimant rapidement et peut-être durement les velléités de rébellion, les forces d’Indochine, après la défaite de 1940, ont à faire face à deux agressions extérieures, japonaise et thaïlandaise. Les éventualités de conflits ouvertes en Asie par l’attaque de la Chine par le Japon et l’avènement d’un nouveau souverain en Thaïlande n’avaient pas échappé aux dirigeants français. En 1938, différentes hypothèses sont envisagées. Le plan de Georges Mandel, ministre des Colonies, avait pour but de doter l’Indochine d’une industrie de guerre qui lui donnerait son autonomie dans le domaine du soutien logistique de ses forces armées : fabrication de munitions, d’armes, enfin d’avions. Seule la première phase, création d’ateliers d’assemblage de munitions, est réalisée en 1940.
La mobilisation a accru les forces : elles comprennent 42 bataillons et 10 groupes d’artillerie pour l’armée de terre. L’aviation réquisitionne 17 Morane destinés à la Chine. La Marine réquisitionne des bâtiments et des armes ainsi que huit navires auxiliaires. Mais l’encadrement des troupes n’est pas suffisant, car l’Indochine ne pouvait fournir un nombre suffisant d’officiers européens et le recrutement d’officiers indigènes d’active reste très limité. C’est seulement en 1939 que des indigènes non citoyens français sont admis à concourir en nombre, à titre indigène, aux écoles militaires. Le plan de défense prévoit des forces permanentes pour garder les deux deltas, Tonkin et Cochinchine, et une masse de réserve capable d’intervenir sur le point le plus menacé.
L’entrée des Japonais
Dès juin 1940, les Japonais exigent la fermeture de la frontière avec la Chine. Le 2 août, ils demandent le droit de passage pour leurs troupes à travers le Tonkin et l’utilisation des aérodromes. Des pourparlers s’ouvrent entre Vichy et Tokyo. Le 3 septembre, des négociations ont lieu à Hanoï entre le commandement français et le général japonais
Nishihara et aboutissent à un accord provisoire (22septembre). L’armée nippone était autorisée à stationner au nord du fleuve rouge avec un effectif ne pouvant dépasser 25 000 hommes. Les troupes japonaises de l’armée de Canton forcent la frontière sans attendre l’application de la convention le 22 septembre, bousculent les forces françaises et prennent Lang Son le 24. Le 26, d’autres forces japonaises débarquent dans la région de Do Son et marchent vers Haïphong ; l’ordre de Hanoï est de les conduire vers où elles désirent aller, pour éviter qu’elles ne se dispersent sur l’ensemble du territoire. Le 26, l’empereur ordonne de faire cesser les hostilités et de respecter l’accord du 22 septem-bre. Trente mille Japonais de Chine transitent en octobre-novembre ; ce n’est que le 25 octobre que les troupes françaises et les autorités administratives peuvent réoccuper la province de Lang Son. Elles doivent faire face à des rebellions locales qui se réclament du Vietnamien Quang Phuc Hoï. Les principaux combats sont menés contre la bande Tran Trung Lap et durent jusqu’à la fin de décembre. Dans le sud, une agitation terroriste sévit jusqu’à la mi-décembre, date à laquelle s’ouvre le conflit avec la Thaïlande. L’armée thaïlandaise passe à l’offensive le 10 janvier. L’armée française la contient mais échoue dans sa contre-offensive. Les Japonais imposent leur médiation et leurs conditions : les territoires laotiens situés sur la rive droite du Mékong, les régions de Pak Lay au nord et de Bassac au sud du Laos sont annexées par la Thaïlande ; une partie de la province de Siem Reap et celle de Battambang au Cambodge subissent le même sort. Le parti communiste indochinois rejoint par Nguyen Haï Quoc-Ho Chi Minh-en décembre 1940, décide en mai 1941 la constitution d’un front national ouvert à toutes les tendances pour abattre les impérialismes français et japonais. Les autorités chinoises arrêtent Ho Chi Minh et tentent d’organiser les réfugiés vietnamiens non communistes pour la lutte contre les Japonais. Ils échouent et doivent accepter Ho Chi Minh. En 1943 cependant les autorités françaises s’inquiètent de la situation, les communistes multiplient les assassinats politiques et les pressions sur la population. L’administration locale est alors reprise en main, les effectifs de la garde indochinoise sont augmentés. La population mieux protégée se sépare des agitateurs. Une politique de clémence vis-à-vis des ralliés isole les rebelles, qui sont poursuivis.
La présence militaire japonaise est limitée à six mille hommes au nord Tonkin jusqu’en juillet 1941. Une division s’y ajoute au sud après le passage de soixante-dix mille soldats chargés de pénétrer en Thaïlande depuis le Cambodge et de conquérir la Malaisie. A la fin de 1943 on a des unités japonaises à Saigon comme au Tonkin. Considérée dès lors comme une base japonaise, l’Indochine impliquée malgré elle dans la guerre mondiale subit les bombardements américains et le blocus de ses côtes : guerre sous-marine et mines dans les deltas désorganisent son économie en interrompant le trafic qui permettrait l’envoi de riz au nord et de charbon au sud. Comme la guerre s’approche de plus en plus du territoire indochinois en raison des succès américains, les Japonais y renforcent leurs troupes.
En mars 1945, se produit un coup de force japonais : les autorités françaises sont arrêtées et les garnisons sont balayées ou submergées. Les japonais ont décidé de prendre le contrôle total de l’Indochine. L’administration coloniale française est démantelée et remplacée par celle des occupants japonais.
En France, le GPRF fait connaître, le 24 mars, le statut qu’il entend réserver à l’Indochine prévoit de lui donner un statut de fédération au sein d’une « Union française » — nouvelle appellation de l’empire colonial — en reconnaissant aux autochtones un statut non plus d’indigènes mais de citoyens, et en adoptant un régime de co-souveraineté franco-indochinoise. Le 26 mai, le GPRF décides la création d’un Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO) , dont le commandement est confié au général Leclerc276.Les Américains décident en juin 1945 d’apporter leur soutien à Hô Chi Minh : convaincus que le Việt Minh est le meilleur allié local contre les Japonais. Les hommes de Hô Chi Minh reçoivent dès lors des armes et du matériel américain.
La capitulation japonaise ne règle pas tous les problèmes. En effet, depuis longtemps déjà, les dirigeants français savaient que les Etats-Unis étaient hostiles à leur retour en Indochine. Depuis plus de trois ans, toutes les interventions du gouvernement français auprès du gouvernement américain, en vue de faire reconnaître officiellement notre droit à participer aux opérations en Extrême-Orient, sont restées vaines. Cela tient à la ligne politique générale adoptée en Extrême-Orient par les Américains et qui tend à une élimination des anciennes puissances colonisatrices Ainsi le président Roosevelt décide de faire occuper l’Indochine par les Anglais et les Chinois. Cependant, le décès de Roosevelt, auquel Harry Truman a succédé, entraîne une évolution progressive de la politique américaine : alors que Roosevelt avait envisagé une mise sous tutelle de la colonie française par les Alliés, les américains reconnaissent la souveraineté française sur l’Indochine. Au lendemain d’Hiroshima, le Japon accepte de restituer au Viêt Nam la Cochinchine. La disparition de la présence militaire française et le vide qui s’en suivit permirent aux révolutionnaires de s’emparer du Tonkin et de la Cochinchine et de s’infiltrer au Laos et au Cambodge. Surpris par l’annonce de la capitulation des Japonais, Hô Chi Minh comprend que le moment est venu de profiter du vide du pouvoir. Le 13 août 1945, le Việt Minh crée un Comité national d’insurrection et décide du soulèvement général. Trois jours plus tard, Hô Chi Minh est élu président d’un Comité de libération nationale, sorte de gouvernement provisoire.
C’est par une nouvelle guerre que les troupes françaises s’efforceront en vain de les réduire.
Le conflit indochinois (1946-1954)
La seconde guerre mondiale a largement affaibli la puissance française en Indochine et favorisé le développement des factions nationalistes. Le 23 novembre 1946, la marine française ouvre le feu sur la résistance armée vietminh, menée par le leader communiste Hô Chi Minh. Plusieurs milliers d’indépendantistes sont tués, et c’est le début de la guerre d’Indochine
Les Français cherchent à trouver une solution en réunifiant le territoire vietnamien, où est proclamé en 1949 L’Etat du Vietnam. Le conflit vire cependant à l’impasse politique et militaire, au point que la France doit se résoudre à abandonner l’Indochine.
Le Cambodge proclame son indépendance dès fin 1953. Le processus est accéléré par la défaite française lors de la bataille de Diên Biên Phu, qui sonne le glas de la présence française .En juillet 1954, les accords de Genève mettent un terme à la guerre d’Indochine et marquent dans le même temps la fin de l’Union indochinoise en reconnaissant l’indépendance du Viêt Nam, du Laos et du Cambodge.Ils officialisent également la partition du Viêt Nam, germe de la future guerre du Viêt Nam ainsi que des conflits parallèles au Laos et au Cambodge. La France maintient ensuite des liens avec les trois États issus de l’ex-Indochine, bien que leurs relations soient compliquées par les conflits que traversent les trois pays et par leur passage dans le camp communiste en 1975.
Chronologie des événements
1875 début de la colonisation française en Indochine
1884 la France réunit ses colonies du Laos, du Cambodge et du Tonkin ( Vietnam) dans l’Indochine française
1940 Le Japon envahit l’Indochine française
1945 ( mars) coup de force de l’armée japonaise pour éliminer le pouvoir politique et militaire de la France ( environ 3 000 morts français, dont la décapitation de plusieurs dirigeants, et plusieurs milliers de prisonniers)
1945 ( 2 septembre) Ho Chi Minh, chef du Vietminh, proclame l’indépendance du Vietnam
1946 (mars) débarquement de troupes françaises dans le port de Haïphong
1949 Victoire des communistes de Mao Zédong qui prennent le pouvoir en Chine et viennent en aide au Vietminh
1950 ( décembre) Le général de Lattre est nommé commandant en chef en Indochine ( il le reste jusqu’en 1951 date à laquelle le général Salan lui succède, avant l’arrivée du général Navarre en 1953)
1953 Fin de la guerre de Corée ( la Chine accroît son aide au Vietminh)
1954 ( 13 mars au 7 mai ) bataille de Dien Bien Phu (56 jours de siège)
1954 ( 21 juillet ) accords de Genève reconnaissant l’indépendance des pays indochinois: Laos, Cambodge, Vietnam ( celui-ci coupé en deux sur le 17ème parallèle entre le Nord Vietnam dirigé par Ho Chi Minh et le sud Vietnam soutenu par les Etats-Unis)
1955 (mai) le corps expéditionnaire français quitte définitivement le Nord-Vietnam
1957-1975 guerre du Vietnam ( Vietcong contre Etats-Unis )
Le 8 juin est la journée nationale d’hommage aux « morts pour la France » en Indochine
Le Mémorial de la guerre d’Indochine a été inauguré à Fréjus en 1993, il rend hommage à environ 35 000 militaires et civils.
Le maréchal de LATTRE de TASSIGNY
Le général de Lattre est né en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, en 1889. Il est blessé en 1914-18. Pendant la 2ème Guerre mondiale, il débarque en Provence le 15 août 1944 à la tête de la 1ère armée française, il signe au nom de la France la capitulation allemande à Berlin le 9 mai 1945 ( qui suit la capitulation du 8 mai à Reims). Malade, il décède à Neuilly en 1952 et est fait maréchal de France.
Le général de LATTRE de TASSIGNY et l’Indochine
Plusieurs généraux se sont succédé à la tête du corps expéditionnaire français en Indochine: les généraux Leclerc, Valluy, Salan, Blaizot, Carpentier, de Lattre, Salan, Navarre, Ely.
Le général de Lattre de Tassigny est nommé commandant en chef en Indochine le 6 décembre 1950. Il le reste jusqu’au 31 mars 1951. Il y perd son fils unique tué au combat.
Il remporte plusieurs victoires et met en place une armée vietnamienne: « Si vous êtes communistes, rejoignez le Viet-Minh: il y a là-bas des individus qui se battent bien pour une cause mauvaise. Mais si vous êtes des patriotes, combattez pour votre patrie, car cette guerre est la vôtre. Et la France ne la fera pour vous que si vous la faites avec elle »
Source Fondation de LATTRE 79 ( Musée national Clémenceau-de Lattre à Mouilleron-en-Pareds 85)
Un exemple de soldat ayant combattu en Indochine ( source site internet www.lechevron.fr)
Adjudant-chef HOANG CHUNG DZIM
parrain de la 242ème promotion de l’École nationale des sous-officiers d’active 4ème bataillon du 4 septembre 2006 au 26 avril 2007
Hoang Chung, plus connu sous son nom de guerre : Dzim, est né en 1925 à Muong Khuông, petite bourgade du Haut-Tonkin située à l’est du Fleuve Rouge et à proximité de la frontière de Chine. Il appartient au peuple nung, ethnie montagnarde établie dans les hautes vallées du Nord-Viêtnam. Très tôt, le jeune Hoang Chung se distingue par son endurance et sa vivacité d’esprit. A 16 ans, parlant les dialectes locaux et ayant appris le vietnamien, le français et le chinois, il passe son certificat d’étude à l’école de Lao Kai.
L’occupation japonaise de l’Indochine donne à ‘adolescent l’occasion de faire ses premières armes en tant qu’agent de renseignement. Après le coup de force de mars 1945, il apporte son aide aux Français pourchassés qui cherchent refuge en Chine.
Arrêté et torturé par les Japonais, il parvient cependant à survivre et à s’évader. Après la capitulation japonaise, il poursuit la lutte contre les nationalistes vietnamiens soutenus par les Chinois. Découvrant les méfaits du communisme, il ne va pas tarder à s’opposer au Viêt-Minh qui, dès 1945, cherche à étendre son influence sur les populations montagnardes de la Haute-Région.
Lors du retour des Français au Tonkin, il contribue, en 1947, à la reprise de Lao Kai. Il sert alors comme supplétif, suit un stage d’opérateur radio et rejoint le poste d’Hoang Su Phi sous les ordres du capitaine de Bazin. Mais, sous la pression du Viêt-Minh, les Français abandonnent, en 1950, leurs postes de la Haute-Région. Hoang Chung Dzim, replié sur Hanoi, reçoit alors une formation parachutiste. Le 10 février 1951, il est largué sur Pha Long pour servir de radio et d’adjoint chargé du renseignement à Chau Quan Lo, le redoutable chef méo, qui, dans les montagnes du nord, anime le mouvement de résistance au Viêt-Minh. Mais en 1952, après de durs combats, le maquis est anéanti par les communistes chinois appelés en renfort par le Viêt-Minh. Dzim parvient cependant à échapper à l’encerclement et, après un long détour par la Chine, reprend contact avec les forces françaises à Phong Tho. A la suite de cet exploit, il est cité à l’ordre de l’armée et reçoit la croix de guerre des TOE avec palme.
De cette époque date son incorporation officielle au Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés, corps d’élite chargé, en Indochine, des opérations spéciales de contre-guérilla et du soutien aux maquis autochtones.
De 1952 à 1955, grâce à ses mérites, Dzim connaît un avancement rapide, passant, en trois ans, de simple engagé volontaire au grade d’adjudant. Sous le commandement de son ami, Ly Seo Nung, il ne tarde pas à s’illustrer de nouveau en participant, durant l’été 1953, à la reprise de Phong Tho et à tous les combats qui marquent l’extension du maquis « Cardamone » sur la rive droite du Fleuve Rouge. Ses qualités de combattant, ses talents d’organisateur et son sens politique lui valent la médaille militaire avant qu’il ne soit, en 1955, nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
Le drame de Diên-Biên-Phu, en 1954, annonce cependant le retrait français et la fin des maquis au Nord-Viêtnam. Dzim trouve alors refuge au Laos où il continue à se battre contre les communistes.
En 1958, il est naturalisé français. Ce n’est qu’en 1963 qu’il débarque en France avec sa famille. Il est affecté peu après au centre d’entraînement parachutiste de Cercottes où ses connaissances et son expérience sont mises à profit. Le 1er janvier 1965, il est nommé adjudantchef.
Prenant sa retraite en 1975, il poursuit inlassablement ses activités au service de la communauté nung réfugiée en France et de ses frères montagnards restés au pays.
Hoang Chung Dzim s’éteint le 8 mars 2003 à Paris. Officier de la Légion d’Honneur, médaillé militaire, titulaire de la fourragère des TOE à titre personnel et de nombreuses décorations, il a servi son peuple et la France avec une abnégation totale et une fidélité éprouvée. Tour à tour chef de commando et chef de maquis, ayant accompli avec succès les missions les plus périlleuses. Ce magnifique sous-officier s’est toujours distingué par son intelligence, sa persévérance et son courage à tout épreuve. Combattant d’élite et héros authentique, il inscrit désormais son nom dans l’histoire militaire de la France et trace, pour les jeunes générations, la voie à suivre.
( source du texte: www.lechevron.fr )
Mobilisés du Corps Expéditionnaire Français: 230 000 soldats français de métropole, 72 000 légionnaires, 182 000 soldats africains et indochinois
Morts: plus de 20 000 morts français, 11 000 légionnaires, 15 000 Africains, 45 000 Indochinois (et environ 500 000 Vietminh)
Prisonniers : environ 20 000 soldats français prisonniers, dont au moins 4 000 morts, et des milliers de disparus.